paysages des visages étrangers

Publié le par Paul B.

rue principale de Harajuku (Tokyo), en venant de la gare, les sacs à mains pour les hommes en 2006, la vieille en bleu (habillement un peu.. étrange), qui protège sa pochette, des guitaristes qui s'éloignent au loin

Post non dénué d'une ambition relative. On voit rarement des gens sur mon site, ce n'est pas parce que je ne les aime pas, c'est parce que, comme tout manipulateur d'appareil photo débutant, je n'ose jamais aborder les gens pour les prendre en photo, juste bafouiller un "cAan iiI taKe a phOto ?" en anglais hasardeux à un japonais qui ne comprend jamais l'anglais (qui, parfois, ne veut pas le comprendre non plus), sans les aborder avec l'assurance du professionel, l'audace de l'individu épanoui, la certitude d'établir un pont photographique en légèreté. Mais au contraire, si je pouvais, c'est eux qui me fascine totalement ; mes premiers jours là-bas j'étais perpétuellement à scruter les visages, les habillements, les démarches, les états d'esprits, un peu déstabilisé par la sensation, un peu désagréable au début, d'être un étranger au visage différent des milliers autour de moi. Foules de jeunes, de vieux, de japonais ultra classes à tout âge, sans-abri, peuple silencieux dans les gares, pouvoir de la vieillesse, monde qui évolue dans les lieux publics, transports en communs, on repère pas mal de tensions ou bonheur quand on observe les gens à l'improviste, sans nécessairement vouloir en savoir plus sur le destin de chacun, vie, étude, famille, non, juste attiré par leur image à ce moment présent, tout ce qu'on peut essater de lire sur leur visage. Enfin bref, un petit post avec du monde donc, les gens qu'on voit tous les jours, plans assez larges, de préférence horizontaux, cadrant en moyenne une vingtaine de personnes, ou plan plus large et carré comme au-dessus, rarement avec plusieurs profondeurs, comme un défilé de personne sur une seule couche, comme de multiples paysages de visages étrangers. Et vous serez, peut-être, étonné, par les exprssions des gens pris dans la foule, qui, quelque soit les circonstances, des plus communes aux culturelles comme le Gion matsuri, n'est pas, à mon avis, une expression épanoui et heureuse, comme si, toujours, un voile de tension et de stress, de morosité, planait quelque part, il n'y a pas de sourires spontanés, ou rarement. Mais ce n'est qu'un sentiment. Un post devrait suivre plus consacré particulièrement à des personnes isolées, visage de plus près. c'est parti, laissez vous embarquer à côté de moi, dans les rues japonaises, à la découverte des gens dans leur quotidien.  




salle d'attente où souffle une climatisation glaciale, derrière les vitrages, l'étouffante chaleur polluée de l'été, le shinkansen qui pointe le bout de son nez, prêt à s'enfuir vers Kyôto, Tokyo Station



hall au mystérieux oiseau, certainement publicitaire, à Kyoto Station



quais immenses sur une station de la Yamanote (ligne circulaire JR de Tokyo)




Des bureaux, pour le Gion Matsuri de Kyôto, coupe ébouriffée, pouvoir des personnes âgées, tubes de néons, derrière un léger grillage


sur les trottoirs de Shijo Dori, abrités sous les auvents, il pleut, il pleut, et on finit par regarder le ciel en priant pour que ça s'arrête (ou on s'ennuie, c'est au choix !)




pas facile pour les petits la foule des grands jours !!



hop, ligotage de touristes, pris en otage par la police :) meuh non, c'est pour que la foule n'envahisse pas les rues, quasi désertes, où évoluent les chars du Gion Matsuri ; évidemment, à côté des sages japonais, les petits occidentaux touristiques se verraient bien franchir les lignes et se rebeller un peu



télescopage de parapluie au sanctuaire Yasaka, à côté, moines (?) à moitié ivres (?) avec des chevaux étranges




dans les sous-sols infinis, cirés, blancs, marketing, standardisés, de la gare de Kyôto.



sortie de la gare de Kyôto vers le nord de la ville et notre guesthouse, tramage des lignes jaunes qui sont censés dessinées l'espace pour les mal-voyants, mais qui au final sont les marques subliminales d'un pouvoir où même les déplacements dans l'espace de la cité, sont suggérés par ces ordres déguisés (j'ai l'air de rire en disant ça, mais je me demande si inconsciemment, c'est pas le message de tout ça) ; en premier plan mini jupe, assez mini.




où est l'humanité ? le bonheur ? la joie d'assister au matsuri ? profondément dissimulé derrières ces masques d'une classe moyenne de 50-60 ans qui semblent réfractaire à la joie en ce moment même ? heureusement les touristes, béats et niais, sont contents. Muais, ce n'est qu'un sentiment après-coup, je ne m'étais pas rendu compte de ces figures plongé dans les événements.








Classe grisaille et noir, nuances grises à Roppongi (Tour mori), le plus beau panorma (à 360°) sur la ville immense de Tokyo, plus bel endroit pour admirer des gens glisser devant les immenses verrières.



café de la Tour Mori, jeux de lumière dans les plantes, propres au rendez-vous amoureux peut être, euh, je trouve^^




sur le funiculaire moderne, à Hakone, pour prendre après les téléphériques jusqu'au nez du volcan puissant, les arbres rougeoyants et verts glissent derrière



lac ashi, bateau pirate sur les eaux, fin de la journée, les visiteurs se reposent sur la plage avant, comme un parfum de calme, de sérénité, de lumière, un des grands souvenirs du voyage.


Pour finir, quelques remarques en continuité avec les posts précédents, architecture et mondes urbains : je conseille à tout ceux qui ne le connaîtrait éventuellement pas, d'aller faire un tour sur le blog de Frédéric Gautron consacré à l'architecture et à la ville japonaise, et particulièrement en ce moment avec des découvertes de photographes urbains que je trouve vraiment magnifiques, on retrouve les liens sur le site avec une présentation, mais je ne peux m'empêcher de les remettre ici rapidement :

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Shintaro Sato, The Twilight Zone, vues sur Tokyo la nuit, avec un réglage des couleurs particulier qui pose une atmosphère baroque, étrange, artificielle, de "parc d'attractions" sur la ville endormie ; une photo me fait penser à l'impressionnant  travelling qui amorce "Zodiac" de Fincher, feu d'artifices sur Los Angeles. Un travail vraiment réussi.

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Nobuhiro Fukui photos nocturnes de la ville, des banlieues endormies, prises de nuit dans leur réalité crue, leurs rêves et cauchemars (les immeubles cages à lapin sont particulièrement frappants), un travail de couleur tout en nuances et mélancolie.

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Toshini Hirano : photos d'architectures modernes et de projets personnels, vraiments intéressants [dans une vie future et antérieure, je serais doué, et je ferais des études d'architecture pff.]

Je rappelle que ces sites ont été découverts par F.Gautron et se retrouvent avec d'autres sur son weblog dont l'adresse est au bout du lien au-dessus. Je n'aime pas reprendre le contenu d'autres sites, mais j'aime aussi encourager la diffusion de telle qualité (sans qu'on ne m'ai rien demandé, il est vrai^^), mais c'est tellement important.


En continuation avec les sites, quand vous faites un lien vers le mien, n'hésitez surtout pas à m'en informer, sinon, ce n'est que quand je vais dans "provenance des visiteurs" des statistiques, que je tombe, éventuellement, sur vos sites. Et je finis par manquer des sites de qualité, que je n'aurais jamais découverts tout seul, n'aimant pas trop les ramifications labyrinthiques du web. N'hésitez pas à faire aussi ici même votre propre pub franche et massive pour vos blogs et sites (avec un lien minime avec le Japon), ca ne me gêne pas du tout, au contraire, c'est toujours le moment de découvertes.  

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L
<br /> Sympa les commentaires et les photos merci pour toutes les infos jjl<br /> <br /> <br />
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