Renaturalisation et désurbanisation au parc Ginza-Nihonbashi, Japon

Publié le par Paul B.

Le concept de renaturalisation-désurbanisation s'illustre historiquement avec le parc Ginza-Nihonbahi de Tokyo 東京. Sa renaturalisation menée entre 2045-2054 s’est déroulée en 3 étapes dont nous allons évoquer les grandes lignes :

   - préparation du site : dépollution, recyclage des structures utiles, aménagements des sites

    - installation des structures végétalisables, mise en place des cultures préalablement préparées

    - suivi de la biodiversité et de l’état général du parc dans les années qui suivirent son inauguration en 2054 par le Bakufu jusqu'à son état actuel

 

Voulu comme symbole de la "Nouvelle Ere" japonaise, on estime qu’un budget d’environ 200 milliards de yens fut nécessaire à la réalisation du projet sur les 300 qu’aurait coûté une destruction complète du site. Si l’on ajoute les retombées économiques dus aux développements scientifiques nécessaires (technique des matériaux, industrie de la dépollution moyenne etc.), les faibles coûts d’entretien des lieux par rapport à un maintien de l’urbanisme en 2030, on peut dire que la réalisation du parc fut à la fois une prouesse humaine, technique et économique.

 

            2045-2048 : préparation du site

Le site choisi initialement pour le parc, et agrandi par la suite, s’étendait globalement sur un rectangle marqué au nord par le pont Nihonbashi 日本橋, au sud par le carrefour Ginza 銀座, le coin sud-ouest par le parc Hibiya, le côté est par Ginza-Dori, le côté ouest par la gare de Tokyo. A cette aire, il faut rajouter celle du palais impérial qui nécessita moins de travaux et qui était, dès le départ, incluse dans le projet, dont nous évoquerons peu, ici, les changements. (voir fig1) Conformément à l'état d'esprit du pays d'alors, la réalisation technique fut entièrement confiée à des partenariats universités-congglomérats privés. L'aire urbaine de Ginza-Nihonbashi en 2045 se rapprochait d'un no-man's land urbain déjà déserté par les administrations publiques et les commerces de luxe qui faisaient autrefois son prestige. Après le départ, réalisé par tranches, des entreprises et des rares logements de la zone, chaque unité urbaine ayant été soit supprimée, soit relocalisée dans les réurbanisations des campagnes du Japon, il fallut environ 3 ans pour assurer le recyclage de tout ce qui pouvait être utile dans les immeubles et dépolluer les locaux des anciens plastiques, mousses isolantes toxiques, circuits frigorifiques d’antan, installation de chauffage, câblages électriques et gaines en plastique dégradé. Les peintures posèrent un problème tant leur toxicité étaient élevées et il a été choisi une dégradation naturelle par des mousses spéciales. Hitachi et Chemical Japan Advances se chargèrent du projet en partenariat avec les universités de Tokyo et Nagasaki, permettant au pays d'acquérir un savoir-faire en dépollution urbaine qui fut complété par la suite par les compétences acquises lors de la restauration écologique des polders industriels côtiers. 



fig1 : extension de la zone désurbanisée (DZP) en 2055 (jaune) puis 2062-2067 (vert)

En même temps, l’aménagement des bâtiments en vue de la renaturalisation débuta : les anciens systèmes de canalisation furent réutilisés pour créer un système d’irrigation naturel qui commençait à partir de bassins installés sur les toits des immeubles et relayé par les anciennes citernes d’alimentation au sein des installation. Certains tuyaux furent remplis d’une mousse naturelle qui permit de ralentir le débit pour certaines parties du réseau. On perça les canalisations de points d’accroche pour les futures structures et mit en place un système de pluie artificielle automatique régulée. Formant ainsi une structure veineuse au sein de chaque immeuble. On opéra de même pour les canalisations des rues et les égouts assainis. Les anciennes voies de métro devenues inutiles furent reconverties en rivières souterraines. La mise en eau de ces dernières furent le premier test grandeur nature de la validité du projet : si la moindre pollution devait être détectée, dus par exemple à des zones polluantes non mises au jour, l’ensemble du parc était remis en cause.

A ceci s’ajouta les réaménagements partiels des bâtiments pour faire entrer la lumière naturelle : on mit à jour les plafonds des derniers étages, on créa des puits de lumières à travers les différents plateaux, les atriums furent agrandis et mis à contribution. Ce fut un poste de dépenses relativement important, mais les structures des anciens immeubles des années 1980 fondés sur des piliers porteurs permirent néanmoins de dégager assez facilement les niveaux, et les scientifiques délégués n’avait pas pour objetif de végétaliser 100% de l’intérieur des bâtiments, mais essentiellement les couches extérieures du pourtour, un objectif de 40% était fixé pour l’ensemble, il sera en fait dépassé en pratique (67% actuellement en 75).

Enfin, il fallut penser l’aménagement des zones destinées au parc : le goudron des routes fut ôté à 95% pour permettre à l’eau de circuler à l’intérieur de la terre, on aménagea des chemins en bois composé, en adgar, conserva une partie des installations sanitaires des immeubles, implanta des lanternes solaires. On bannit toutes ondes électromagnétiques dues à l’internet WiFi et aux technologies sans-fil diverses. La circulation publique fut structurée autour de l’ancienne autoroute qui longeait le palais impérial qui devint allée piétonnière et cyclable, l’implantation de parcs à vélos, le contournement par les trains, le tram et métro de la zone par l’ouest. L’énergie, minime (0.05% de l’énergie sollicitée par le quartier en 2010), requise par le parc-réserve, est assurée par des centrales éoliennes ponctuelles couplé à des capteurs solaires à faibles entretiens et faibles coûts.



fig2, répartition du budget pour la réhabilitation du parc, figure classique de désurbanisation Hansen-Go type II ; la renaturalisation du centre impérial donnait un type 0 et des polders un type III.

            2049-2054 : végétalisation

La phase I achevée, le quartier ressemblait à une zone sinistrée : immeubles écorchés, routes défoncées, comme un grand tremblement de terre, ponctuellement coupée par des installations qui semblaient inachevées. Tout n’allait pas sans mal au niveau technique -on peut penser aux retards des plantations-, et le souvenir des manifestations réprimées par les forces du Bakufu lors de la fermeture, émouvante, de la dernière aire habitée du quartier, restait encore dans les mémoires. Il était urgent de montrer aux citoyens, déjà bouleversés par les nouvelles politiques, la réussite du projet. La phase II débuta alors courant 2049 et représenta le poste principal du budget : l’installation de kilomètres de « structure-d’implantation » conçu par Axean -consortium japonais ayant à 20% pour actionnaire le gouvernement-. Il fallait fournir aux plantes, une matrice nourricière d’accroche : une mousse à base de terre fixée sur des filaments d’adgar rigides qui conduirait l’eau et les nutriments. La conceptualisation de ce matériau composite hybride, reposant sur 100% de matières premières organiques sans aucune utilisation de métal ou de plastique, relevait alors de la haute technologie des matériaux et fut assez délicat à mettre au point, et surtout à produire en série à coût raisonnable. Le défi fut relevé, et plaça quelques années plus tard le Japon à la tête de la technologie des matériaux hybrides. On utilisa des « fermes à matériaux » où les structures se développaient rapidement, commes des êtres vivants, puis installés sur place, la croissance prit une autre forme : par extension mécanique des fibres d’adgar, on peut sur 6 mois tripler de taille toute unité de volume de matrice. On installa aussi plus classiquement des bacs en bois remplis de cette mousse-terre et d’un réseau d’irrigation sur les surfaces plates. Chaque immeuble constituait alors un système biologique en puissance, hierarchisé en un squelette bétonné et métallique d'origine, un réseau hydrique et un réseau terreau naturelle en biomatériaux : triple système sanguin-respiratoire-osseux nécessaire au développement de la végétation. Toutes ces techniques furent réutilisées à vaste échelle dans les projets ultérieurs.

Puis, en tenant compte des résultats en serres-laboratoires, on installa alors les plantes venues de tout le pays et élevées en serres en série : pousses, arbres adultes etc. Pour ce premier projet, on expérimenta des modèles qui là aussi, purent resservir ensuite : sélection des plantes pour témoigner de la diversité biologique du pays, installation d'un mini-conservatoire du patrimoine écologique, projet qui fut développé à vaste échelle dans la forêt "nationale" de Yokohama. C’était une deuxième phase très délicate : les plantes devaient s’épanouir dans leur nouvel environnement, et une biodiversité équilibrée devait s’installer. En réalité, le résultat fut au-delà des espérances rationnelles des scientifiques du Bakufu : comme à Tchernobyl où les plantes survirent à des conditions extrêmes de radioactivité sans conséquences majeures, les végétaux s’emparèrent des installations mises à leur profit avec célérité et le temps humide du pays contribua à ce développement. En 2050, on installa les premières pousses dans les zones d’expérimentations, en 2051, on procéda à une installation massive sur la moitié de l’aire, en 2052, une légère verdure recouvrait déjà tout le parc, dès 2053, on finit l’implantation de la végétation. Ce qui permit début 2054 l’inauguration solennelle du parc par le Bakufu –en fait déjà ouvert depuis fin 2053, un temps de protection complet ayant été d’abord imposé pour le développement des plantes d’une année courant 2053- et un retentissement médiatique de première importance orchestré par le gouvernement.


fig3 : quelques lieux de la zone désurbanisée de 2054 (sauf le village de Kuruma installé depuis 2063),

Le parc présentait alors la topologie suivante (fig3) : des parties, « à l’ancienne », où la nature était contrôlée et magnifiée : le parc Hibiya très peu modifié, une partie des anciens jardins du palais impérial (converti en forêt depuis lors), et quelques autres zones (par exemple, les jardins anglais du Old Tokyo Station Hotel, le square autour du Nihonbashi). Des zones de cultures : champs du palais impérial, jardins-cultures collectifs de la gare de Tokyo, etc. Une « forêt » publique au niveau des rues, laissant la nature dans un état plus sauvage. Et puis, dernières strates : une nature complètement libre dans les immeubles, partiellement interdits à la visite. Ces 4 types étaient sommairement regroupés par les ingénieurs en type 1, type 2, type 3, type 4. Très peu d’installations urbaines : la seule zone officiellement habitée est l’auberge du Old Tokyo Station Hotel ; le nouveau musée Bridgestone qui a tenu à rester avec un réaménagement de ses locaux dans une ancienne rue, des concessions pour les homeless, et c’est quasiment tout.


          2055-2075 observation et évolution du parc 

Les premières années de vie du parc furent surveillées avec attention sur le plan scientifique. En 2062-2067, la zone désurbanisée fut étendue et le centre d'affaires proche de Shimbashi réaménagé en green urban area, avant-garde des zones urbaines hybrides qui interfèrent bâtiments durables au sein d'espaces verts contrôlés. Près de Ginza encore, l'ensemble de la baie de Tokyo fut restauré naturellement en mitigeant avec des green urban area orientés habitat, créant au final une zone de vie complète autour du parc, et redessinant, à taille humaine, cette partie de la ville. Dans le parc, la végétation a progressé calmement juqu'en 2060 environ et a connu ensuite un coup d'accélération exponentielle naturelle pour trouver un équilibre dynamique début 70, les prédictions pronostiquent un plateau normal du taux pour les prochaines années, la forêt s'installant difficilement dans les zones sombres de certains immeubles. Au terme d'une vingtaine d'année, le bilan des indices scientifiques est nettement favorable : la corrélation indice NHV-TVT (taux de végétalisation total) est établie (fig4), le décalage entre l'augmentation de la biomasse et la diminution du NHV prédit par les scientifiques montre l'inertie (5-7ans) du système environnemental par rapport à la pollution dans le cas de cette désurbanisation. En 75, l'indice NHV sur Tokyo était un des plus bas au monde, en-dessous de la moyenne des zones naturelles protégées victimes des pollutions qui les entourent, propulsant la ville (et plus généralement en fait, le Japon), à la première place selon les normes du NHV.         


Sur le plan de la biodiversité, les études des biologistes régulièrement menées montrent un taux de biodiversité : TB-Meyers à l'indice D sur E (E=zone active maximale), une apparition d'espèces endémiques qui ont fait classer une grande partie de la DZP en patrimoine écologique mondial par l'UNESCO en 2066. De nouvelles études ont été menées automne 74 notamment sur l'efficacité du système hydrique, le cycle naturel des différents éléments de la biomasse et la faune, l'objectif étant de valoriser les résultats à l'Exposition de Tokyo en novembre 75 et valider aux yeux des investisseurs potentiels le concept de désurbanisation tel qu'on souhaite l'appliquer dans des zones actuellement à indice NHV hors normes (2+) sensibles comme les favelas de Sao Paolo, Nankin, Hong Kong. Les éléments incontrôlés du processus sont dorénavants connus et en cours de contrôle : surpopulation d'espèces ciblées (cervidés) régulées maintenant par des gardes-chasses, zones de stagnation aquatiques humides pouvant servir de vecteurs à des maladies potentiellement dangereuses, maladies (rares) de plantes dues à des polluants non enlevés (cas inexistants au parc Ginza-Nihonbashi, mais reconnus dans d'autres lieux qui n'ont pas fait l'objet d'une dépollution complète), concentration en métaux lourd dans l'eau dus au ruisselement intensif, gestion nécessaire d'éventuels feux de forêt en été. Globalement, les scientifiques ont été satisfait de voir que le système se comportait en approximation d'ordre 4 à un système parfaitement naturel. A noter finalement que le parc a fait l'objet d'un suivi exemplaire, contrairement à d'autres zones (catastrophe écologique de Plumbell-Clamwell en 2064), soulignant, évidemment, l'importance du travail amont dans un tel projet.


fig4 : couplage taux de pollution NHV(parc) / végatalisation : on observe le décalage entre l'augmentation du TVT (taux de végétalisation total) et l'indice NHV

indice NHV : (sur 2, avec norme extrême 2+) ; prend en compte la qualité atmosphérique, la pollution de l'eau, les pollutions des matériaux, les taux d'allergies et cancers, modérés par les facteurs BTP normés
pour comparaison
NHV(zones naturelles protégées)=0.02
NHV(Tokyo)=0.2
NHV(Pekin)=1.2 ;
NHV(Londres-centre)=1.3 ;
NHV(moyenne ghettos européens) = 1.9

TVT total : surface végétalisé / surface totale (surfaces verticales et horizontales comprises)
TV partiel : niveau 0 urbain (tvp(parc)=98%), anciens immeubles (tvp(parc)=53%)


Sur le plan de l'affectation urbaine, on a assisté à une diminution nette des zones du parc de type1, une faible augmentation des zones de type2, un maintien du type 4 et une augmentation du type3 : l'espace de type "nature libre" est donc en pleine augmentation et le quartier se transforme peu à peu en véritable forêt, ce qui n'entre pas dans une politique prédéterminé du Bakufu mais une évolution libre du système. En terme démographique et sociologique, la population estimée {marginaux-nomades + homeless permanents} a connu un pic dans les années 2060 stoppé par les explusions du Bakufu, mais depuis on connaît à une nouveau une augmentation assez importante marquée par une organisation communautaire renforcée, une volonté de se réapproprier collectivement les terrains et une opposition aux agents gouvernementaux accusés d'être trop dirigistes par rapport au parc, représentés en première ligne par les scientifiques officiels et les gardes-chasses. Certains accusent aussi le gouvernement de commencer à laisser à l'abandon les parcs des zones désurbanisées. La fréquentation des citoyens middle-class semble quant à elle en diminution nette pour certaines aires urbaines du parc, qui peut s'expliquer, dans certains cas, par une hostilité manifeste de la population native du parc envers ces citoyens-modèle d'une classe économique florissante et protégée. En 2069, des activistes politiques d'opposition au Bakufu y avait trouvé refuge, nécessitant alors une intervention des forces armées pour les déloger des sous-sols de Takashiyama dans l'ancienne Takashiyama Factory des années 2050 ce qui avait provoqué une tempête médiatique et 200 exécutions sommaires.

Malgré l'harmonie officielle de la société, certains responsables politiques craignent que les forêts et zones désurbanisées ne viennent à abriter une population marginale et hostile que le gouvernement tente pourtant de juguler en maintenant des conditions sanitaires basses. On a signalé aussi une nouvelle tendance due aux "extrémistes urbains", marge faible de la population, galvanisée par les mythes de leurs parents et grands-parents de la surpopulation, qui mette en avant une urbanisation extrême et archaïque, en conduisant des voitures designés avec de l'essence issu du pétrole, cette roche liquide rare et inutilisée aujourd'hui qui domina la fin du XXème siècle et causa les tensions du début du XXIème. Ces ultras incendient régulièrement des zones du parc, s'opposent aux homeless, des émeutes ayant régulièrement lieu entre les deux communautés entraînant des morts (une dizaine officielle par an, probablement bien plus) et on craint des actions radicales lors de l'inauguration de la tour de tokyo renaturalisée d'ici septembre 75. Les homeless accusent, sans preuves, le Bakufu de soutenir certains urbains radicaux contre eux et d'essayer de diviser leur mouvement à travers le pays. Créant au final une situation tendue dans certaines zones désurbanisées (indice de Mulliken 4C en 2045, 8A en 2075) qui inquiètent fort les promoteurs de la désurbanisation dans des aires nettement plus sensibles de la planète.

En conséquence,  une reprise en main politique de la DZP semble poindre à l'horizon avec la forte médiatisation, il y a un mois, de la commémoration des 30 ans de la "nouvelle ère" dans le Vinoly Hall, replaçant les citoyens middle-class au sein du parc, limitant les manifestations des homeless. L'exemple historique traité ici du parc Ginza-Nihonbashi fort symbolique peut s'étendre aux divers projets menés ensuite par le gouvernement sur le territoire, il sert aussi d'avertissement et de leçons aux divers expériences actuellement en cours (on recense une trentaine de désurbanisations sur la planète de planifiées, une dizaine en projet, voir désurbanisation et renaturalisation : état des lieux, la tête de pont de notre dossier) : surveillance scientifique, contrôle des zones libérées, sont des atouts indispensables à la réussite de telles opérations.

Clio Monterrey, docteur à l’université de Tokyo, Esteban Mondragón, urbaniste délégué par la ville de New York.

extrait du dossier "perspectives de renaturalisation et désurbanisation"
 tiré de
Architecture Now ! ,
numéro du 5 mars 75





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2.
En vous appuyant sur des exemples que vous commenterez, sur votre diagnostic scientifique,  que pensez-vous du phénomène de "désurbanisation" ? 

Réseau Centrales-Newcastle University, session 2075, épreuve I de Langues Vivantes, durée de l'épreuve : 3h30 

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